Un
autre service à assurer ce matin chez les Religieuses de
Mormaison nous a contraint à célébrer un
peu tard : je m'en excuse auprès de ceux qui viennent de
loin, et ressentent déjà la faim les tenailler.
Mais une autre faim nous tient, et je voudrais qu'e!le soit constante
: la faim de La Parole de Dieu, et celle de la Vie.
Commençons donc par nous alimenter de cette Parole que
la venait inlassablement chercher auprès de Jésus,
au point de s'assembler partout où il passait, de s'attarder
au point d'en oublier de manger.
Nous avons besoin de nous interroger : sommes-nous de ceux-là
avides de cette Parole qui est Lumière pour notre existence,
dans ce qu'elle a de plus ordinaire, le quotidien banal, mais
aussi au moment des choix décisifs, dans les repères
qui guident ces choix ?
Avides aussi de cette Parole parce que nous avons la charge de
La transmettre : c'est notre responsabilité première,
mais est-ce la peine de vous dire cela particulièrement
aujourd'hui ? Dans nos rencontres nous retrouvons la richesse
des leçons et des exemples reçus des nôtres,
dans la Fidélité ; c'est ce que nous avons de meilleur.
Charge tout aussi importante de transmettre autour de nous, selon
nos responsabilités. nos engagements à tous ceux
dont nous partageons la vie, qui attendent de nous, sans peut-être
le dire explicitement, la Lumière qu'ils cherchent. Je
pense en particulier à ceux qui consacrent leur vie, ou
un temps de leur vie, au service des autres, ici ou plus loin,
au service de leurs frères : ils sont particulièrement
présents dans notre prière.
Charge qui est avant tout un choix personnel, même si ce
choix a été depuis toujours reçu de notre
formation, de notre éducation.
Choix personnel, mais, je pense, inspiré par la Foi, la
Foi reçue de I'Eglise. Car tous ces hommes venus chercher
un sens à leur vie, autour de Jésus, c'est l'Eglise
qui les unit ; et nous, participant au Repas du Christ, nous continuons
I'Eglise.
Alors
l'Eglise, c'est quoi pour nous?
Je crois que nous avons besoin de nous poser la question. Saint
Paul nous le dit dans la page de la lettre aux Ephésiens
lue tout à l'heure ; et ses mots percutants je les ai voulus
pour guider notre prière: " Un seul Seigneur, une
seule Foi, un seul Baptême, un seul Dieu et Père...
" Et sans trahir les mots de l'Apôtre, j'ajouterai:
" Une seule EGLISE.. "
Pour
célébrer ce matin j'ai voulu un symbole fort, dans
ce calice avec lequel nous célébrons: il est venu
chez les Guerry par notre arrière-grand-père Arthur
de Beaumont, un des chefs de ceux qu'on a appeau les "Zouaves
Pontificaux", ceux qui étaient allés, voici
quelque 140 ans, à Rome, défendre l'indépendance
du Siège Apostolique et prouver leur fidélité
à l'Eglise dans son chef le Pape Pie IX - qui a consacré
ce calice -
fidélité sans cesse remise en cause par ceux qui,
au nom même de leur " foi ", contestent de mille
et une manières son autorité sur les évêques,
les prêtres.
L'Unité - et j'y reviens - repose sur cette autorité,
elle se vit dans la Communion. C'est difficile ! Et nous voyons
à travers ce chapitre de Saint Jean, que la foule n'a pas
compris le Signe donné par Jésus.
Objections, critiques "
Beaucoup s'éloignèrent
Voulez-vous
partir vous aussi ?...
Nous
allons partager le même Pain, en disant: "Seigneur,
à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle".
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