Chacun d'entre
nous possède actuellement un - ou plusieurs plateaux illustrés
par les armoiries La Rochejaquelein ; celles-ci se lisent
aisément :
De
sinople à la croix d'argent cantonnée de quatre
coquilles du même et chargée d'une coquille de
gueules en abîme.
Couronne de Marquis, tenants, devise et cri.
L'écu
lui-même n'a pas varié depuis le XIIe siècle.
Il figure au château de Versailles dans la Galerie des Croisades.
Jusque là
tout est simple. Mais les ornements extérieurs des armoiries
de notre plateau sont surprenants. Pourquoi cette profusions de
tenants, plus exactement cette double juxtaposition d'un "support",
ici un lion passant, et d'un "soutien", ici une
bannière. Passons sur la ressemblance du premier
avec un caniche toiletté et la dimension étriquée
de la seconde.
Or nous savons, par les "Additions aux Mémoires de
la Marquise" que les deux régiments de grenadiers
dont son époux Louis avait été l'un des deux
capitaines lieutenants ont été dissous le 31 juillet
1816. Leurs bannières ont été, par décision
royale, confiées le 12 novembre de la même année
à l'illustre famille de La Rochjaquelein comme étant
"la plus digne pour garder les enseignes qui devaient servir
de guides au courage et à la fidélité".
Henry de Beauregard nous confirme que les deux bannières
sont à Clisson où se trouvent également trois
des anneaux fabriqués à cette occasion pour être
distribués aux anciens grenadiers. Ces anneaux en or portent,
gravés à l'intérieur, le nom de Louis, une
"grenade explosante" et la devise :
"Honneur,
Fidélité - UNDIQUE TERROR, UNDIQUE LETHUM".
La Marquise
demanda ensuite que les bannières figurent sur les armoiries.
Louis XVIII autorisa le 17 avril 1817 qu'elles remplacent les
anciens lions et qu'elles soient reliées par un bandeau
en terrasse portant le cri "Vendée - Bordeaux - Vendée",
la devise, écourtée, "si j'avance suivez-moi"
sommant le tout. II semblerait que cette modification, qui fut
aussi signifiée à Henri-Auguste-Georges fils de
Louis et pair de France ne fut pas appliquée par les deux
dernières générations La Rochejaquelein.
Une chevalière également à Clisson en est
la preuve.
A-M
B.
|