Dans le numéro
de mars 96 de l'Association était paru un petit article
sur le Bicentenaire de l'Insurrection Antijacobine en Italie et
sur ses relations avec la guerre de Vendée. Apparemment
cet article n'a pas soulevé d'écho chez nos cousins.
Il faut cependant savoir, comme nous l'écrivions à
l'époque, que la Vendée, son nom, son esprit, ses
traditions ne sont plus notre propriété stricte.
La Vendée s'est exportée et très vite.
Déjà pendant la grande guerre - celle de 1793 -
on suivait à Londres, à Saint-Pétersbourg,
à Turin, à Vienne la marche de notre armée
Catholique et Royale, on analysait cette nouvelle stratégie
de mouvement et ces attaques de commandos.
Depuis, la Vendée a fait des émules. Beaucoup s'en
sont inspirés ouvertement. Ceux-là se sont levés
pour défendre leur foi, leur morale et le trône de
leurs Princes sinon leurs coutumes, leur langue et leur histoire.
Ils suscitèrent une "Résistance" comme
l'on dira plus tard marchant à découvert derrière
ses étendards et clairons : les Confédérés
de la Guerre de Sécession, les Boers de l'Afrique du Sud,
les Irlandais - ceux de 1920 - les Baltes, les Croates, les Israéliens...
Dans ces pays ont été imprimés sur notre
province plus de livres qu'il n'y en a eu en France. Des Associations
se sont créées qui portent le nom de "Vendée"
et où le souvenir de nos Ancêtres est entretenu,
respecté et célébré.
C'est le cas aujourd'hui de l'autre côté des Alpes.
En 1796 les Français envahirent le Piémont et la
Lombardie. Une invasion parfaitement injustifiée sur le
plan diplomatique, donnant lieu à des batailles dont on
s'étonne que de grandes rues de Paris portent encore le
nom : Arcole, Rivoli, Castiglione, Lodi, Marengo. Il s'ensuivit
une occupation qui dura 19 ans avec la violation des frontières
de populations pacifiques, l'exil des souverains légitimes,
y compris du Pape, des gouvernements fantoches, des violences
inouïes, des saccages sans précédent, une prédation
systématique ; ce que les Jacobins appelaient "la
contribution des Italiens libérés".
Il exista pendant toute cette période une Vendée,
non moins héroïque que la nôtre et qui combattit
"la racaille" c'est-à-dire l'armée d'occupation
commandée par ces grands de guerre que furent Bonaparte
et ses généraux. Pour eux, l'Italie était
"una vacca da mungere", une vache à lait. Les
campagnes napoléoniennes furent là-bas pires que
les invasions barbares.
150.000 hommes, chiffre vérifié, surtout des Piémontais,
des Génois, des Remagnols et des Napolitains, moururent
au combat ou furent fusillés par les Jacobins.
Leur souvenir fut occulté à leurs descendants, pour
les mêmes raisons qu'en France on tente d'effacer la geste
vendéenne. Depuis quelques années sont apparues
des associations qui font connaître aux Italiens ce que
l'histoire officielle ignora délibérément,
qui honorent les martyrs et démasquent l'imposture de ce
que les Révolutionnaires ont appelé "les Lumières"
et qui n'était que vaines promesses de progrès et
de bonheur universels par le biais obligé du centralisme
d'Etat, la dictature de la bureaucratie, la déchristianisation
des individus et de la société.
Tous ces mouvements, de confessions parfois différentes,
fidèles de la Maison de Savoie, Néobourbonniens,
mais aussi Démocrates chrétiens, catholiques laïcs,
se sont unis à la fin de 1995 en un Comité National
pour la célébration du Bicentenaire de l'Insurrection
Antijacobine. Son siège est à Rimini, il est dirigé
par le Professeur Adolfo Morgati et son adresse :
Insorgense
in Italia
II Cerchio
Via Gambalunga 91
47037 Rimini
Tel et Fax: 0541/21158
Au printemps
dernier des manifestations se sont déroulées dans
30 des principales villes Italiennes avec expositions historiques,
vente et dédicace de livres consacrés à l'insurrection
et défilés. Chaque fois, à côté
des vieilles bannières italiennes, le drapeau vendéen,
réplique de celui qui est conservé à l'Ulière
a été exposé, admiré et acclamé.
Le bulletin de notre Association fut recopié et abondamment
distribué. Qu'avons-nous fait pour ces gens-là ?
Rien.
Il est encore temps que les Descendants La Rochejaquelein prennent
conscience qu'ils ne sont plus les seuls Vendéens.
Qu'à tout le moins, ils saisissent leur plume, leur téléphone
ou leur fax pour adresser à leurs frères de la "Vandea
Italiana" un message d'encouragement et un témoignage
de sympathie.
ANTOINE BERGERON
NDLR : Après
expédition du bulletin, et en avoir conservé quelques
uns pour archives, le solde soit plusieurs dizaines, sera adressé
à "Insorgense in Italia" via notre cousin Bergeron.
G.B.
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