LE GROUPE
TAILLAN ACHETE CHATEAU CITRAN
II est paru
dans la presse économique la vente de Château Citran
et de ses 90 hectares de vignes. Ce ne fut pas une très
brillante opération financière pour le groupe japonais
qui l'avait acquis en 1980 pour 120 millions de francs et l'a
revendu en 1996 35 millions ! Le château revient dans des
mains françaises (groupe Taillan).
Au XVIII ème siècle le château de Citran était
la propriété du Marquis de Donissan. Ce dernier
avait d'abord pensé marier sa fille Victoire avec son cousin
germain, Comte de Lescure. Mais ce dernier héritait de
son père une situation criblée de dettes. Il avait
alors pensé au Comte de Montmorin, fils d'un ministre de
Louis XVI, mais cette famille eut aussi de très gros revers
de fortune.
Quelques années plus tard Louis Marie de Lescure menant
une vie très sage avait su remettre de l'ordre dans ses
affaires. Comme il le souhaitait il devenait un bon parti pour
sa cousine. Il fut donc invité en juin 1791 au château
de Citran et la future Marquise écrira "Notre mariage
fut décidé, nous nous trouvâmes les plus heureux
du monde". Le mariage fut en effet célébré
trois jours après l'arrivée de l'ancien "fiancé".
C'est près de huit ans après la mort de son mari
que Victoire de Lescure va devenir Victoire de la Rochejaquelein,
dans le château de sa jeunesse, le 1er mars 1802. Le nouveau
ménage va se partager entre Citran et Clisson mais c'est
dans la propriété Donissan que Victoire donnera
le jour à ses 7 premiers enfants.
Louis et son épouse subiront à Citran les mêmes
persécutions qu'à Clisson, notamment domesticité
infiltrée par la police de Fouché. Le 6 novembre
1813 le maire de Bordeaux, Monsieur Lynch, fit savoir à
Louis que la gendarmerie avait ordre de l'arrêter. Il put
quitter Citran avant l'arrivée de ceux qui étaient
munis de l'ordre suivant : "On prendra Monsieur de La
Rochejaquelein mort ou vif, jour et nuit, et on l'amènera
à quelque heure que ce soit au ministre".
Il se réfugia à Bordeaux et fut le centre de la
résistance. Un an plus tard il allait accueillir Louis
XVIII à Calais. Lorsqu'il fut introduit auprès du
roi, celui-ci dit "C'est à lui que je dois le mouvement
de ma bonne ville de Bordeaux : qu'il entre".
Lors des cent jours, Louis envoya à nouveau sa femme et
ses enfants se réfugier en Espagne. Après avoir
accompagné le duc de Berry jusqu'à Gand il partit
soulever la Vendée jusqu'au jour funeste des Mathes.
G.B.
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