Dans le pigeonnier
de Clisson, qui semblait avoir été construit exprès
pour nos tableaux généalogiques, nous exposions
nos souvenirs les plus précieux. Ainsi, parmi les grandes
reliques de Clisson :
- Le mouchoir
de Cholet de Monsieur Henri, le sabre de Lescure, le manuscrit
des Mémoires, l'épée d'honneur offerte
par les officiers de l'armée prussienne au jeune fils
orphelin de Louis,
- Le Marquis
du Dresnay nous avait confié une assiette d'étain
aux armes d'une alliance la Rochejaquelein, mariage célébré
à la Durbelière à la fin du XVIIe siècle,
- Un descendant
de Louis avait apporté un ravissant service de porcelaine
offert à Victoire de Donissan par une princesse autrichienne,
- Geoffroy
de Beaucorps présentait l'émouvante Adresse de
l'armée vendéenne aux habitants de Niort après
la prise de Fontenay et le renvoi des prisonniers républicains
dans leurs familles : rédigée par Marigny, elle
porte entre autres signatures celle de " La Rochejaquelein
fils",
- Bernadette
de la Preugne avait prêté des tableaux d'oiseaux,
peinture et plumes naturelles, oeuvre d'Anne, "l'otage
de la famille royale",
- Les descendants
de Constance présentaient un petit portrait à
l'aquarelle du Marquis à Saint Domingue, authentifié
par sa fille : c'était la première fois qu'il
était exposé en public, ainsi que le petit volume
d'Addison, avec l'ex-libris manuscrit du Marquis, 1764,
- Nous avons
vu la prière enseignée par Constance à
ses enfants, transcrite sur vélin enluminé par
sa petite fille, religieuse carmélite,
- L'original
du testament de Constance, prêté par les Archives
de la Vendée, et le dessin du monument que ses enfants
lui avaient élevé dans le cimetière de
Venansault (démoli aussitôt par la municipalité
philipparde, les " Patauds", comme on disait),
- Il y avait
aussi les parties du "bouquet" que la Duchesse d'Angoulême
lui avait donné à Belleville en 1823, enrubanné
de vert et de blanc, les couleurs de la Vendée ; elle
les remettait le jour même, comme une relique, à
son fils Tancrède ; des lettres d'elle, son dictionnaire
français-latin, et des petites brochures de sa bibliothèque,
dont la vie de Cathelineau et la Monarchie selon la Charte,
du Vicomte de Chateaubriand,
- Comme
souvenirs de ses enfants, on y avait joint l'épée
de page de Charles X, de Jules et le hausse-col porté
par Auguste à la prise du Trocadéro,
- Auguste,
le balafré, était représenté par
deux précieuses photos originales, une lettre à
Constance, lui annonçant son mariage avec la Princesse
de Talmont "Elle vous aimera, elle aimera la Vendée"
;
- Une lettre
de la police générale au préfet des Deux-Sèvres,
lui ordonnant de faire surveiller le jeune sous-lieutenant de
l'armée impériale, en permission dans sa famille
(1809) ; des lettres à l'encre sympathique de la Comtesse
Auguste en 1832, et sa dague de chasse, uvre romantique
de Félicie de Fauveau, avec l'inscription : Ancilla Domini.
et aussi un bijou vendéen, uvre de la même
artiste, retrouvé caché à Landebaudière
; le faire-part de décès du balafré, 1868.
Souvenir de ce grand chasseur ; les dagues léguées
par lui à ses héritiers spirituels et cynégétiques,
les Chabot,
- Trop fragile,
le drapeau de la Vendée, que les Guerry conservent comme
un dépôt depuis le soir du combat des Mattes, n'avait
pu être apporté, mais on en voyait une très
belle photo réalisée sur tissu,
- Mais il
y avait cette étonnante fleur en arabesque réalisée
avec des cheveux des la Rochejaquelein, des Guerry, et des Chabots.
Enfants nous allions la regarder, au Parc Soubise dans la chambre
d' "Henri IV ",
- Et que
d'autres objets précieux il faudrait évoquer ici...
Mais je ne veux pas oublier ce prêt d'une personne qui
a, par son art, contribué au succès de la journée
: une caricature originale de Daumier sur l'élection
de Julien de la Rochejaquelein à Bressuire, en 1868...
Mais pour moi, le plus émouvant, c'étaient ces
cheveux de la famille royale, relique sacrée pour les
la Rochejaquelein.
Amblard de Guerry
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