BULLETIN 1989

LE MUSEE DE NOS PRECIEUX SOUVENIRS

Dans le pigeonnier de Clisson, qui semblait avoir été construit exprès pour nos tableaux généalogiques, nous exposions nos souvenirs les plus précieux. Ainsi, parmi les grandes reliques de Clisson :

  • Le mouchoir de Cholet de Monsieur Henri, le sabre de Lescure, le manuscrit des Mémoires, l'épée d'honneur offerte par les officiers de l'armée prussienne au jeune fils orphelin de Louis,
  • Le Marquis du Dresnay nous avait confié une assiette d'étain aux armes d'une alliance la Rochejaquelein, mariage célébré à la Durbelière à la fin du XVIIe siècle,
  • Un descendant de Louis avait apporté un ravissant service de porcelaine offert à Victoire de Donissan par une princesse autrichienne,
  • Geoffroy de Beaucorps présentait l'émouvante Adresse de l'armée vendéenne aux habitants de Niort après la prise de Fontenay et le renvoi des prisonniers républicains dans leurs familles : rédigée par Marigny, elle porte entre autres signatures celle de " La Rochejaquelein fils",
  • Bernadette de la Preugne avait prêté des tableaux d'oiseaux, peinture et plumes naturelles, oeuvre d'Anne, "l'otage de la famille royale",
  • Les descendants de Constance présentaient un petit portrait à l'aquarelle du Marquis à Saint Domingue, authentifié par sa fille : c'était la première fois qu'il était exposé en public, ainsi que le petit volume d'Addison, avec l'ex-libris manuscrit du Marquis, 1764,
  • Nous avons vu la prière enseignée par Constance à ses enfants, transcrite sur vélin enluminé par sa petite fille, religieuse carmélite,
  • L'original du testament de Constance, prêté par les Archives de la Vendée, et le dessin du monument que ses enfants lui avaient élevé dans le cimetière de Venansault (démoli aussitôt par la municipalité philipparde, les " Patauds", comme on disait),
  • Il y avait aussi les parties du "bouquet" que la Duchesse d'Angoulême lui avait donné à Belleville en 1823, enrubanné de vert et de blanc, les couleurs de la Vendée ; elle les remettait le jour même, comme une relique, à son fils Tancrède ; des lettres d'elle, son dictionnaire français-latin, et des petites brochures de sa bibliothèque, dont la vie de Cathelineau et la Monarchie selon la Charte, du Vicomte de Chateaubriand,
  • Comme souvenirs de ses enfants, on y avait joint l'épée de page de Charles X, de Jules et le hausse-col porté par Auguste à la prise du Trocadéro,
  • Auguste, le balafré, était représenté par deux précieuses photos originales, une lettre à Constance, lui annonçant son mariage avec la Princesse de Talmont "Elle vous aimera, elle aimera la Vendée" ;
  • Une lettre de la police générale au préfet des Deux-Sèvres, lui ordonnant de faire surveiller le jeune sous-lieutenant de l'armée impériale, en permission dans sa famille (1809) ; des lettres à l'encre sympathique de la Comtesse Auguste en 1832, et sa dague de chasse, œuvre romantique de Félicie de Fauveau, avec l'inscription : Ancilla Domini. et aussi un bijou vendéen, œuvre de la même artiste, retrouvé caché à Landebaudière ; le faire-part de décès du balafré, 1868.
    Souvenir de ce grand chasseur ; les dagues léguées par lui à ses héritiers spirituels et cynégétiques, les Chabot,
  • Trop fragile, le drapeau de la Vendée, que les Guerry conservent comme un dépôt depuis le soir du combat des Mattes, n'avait pu être apporté, mais on en voyait une très belle photo réalisée sur tissu,
  • Mais il y avait cette étonnante fleur en arabesque réalisée avec des cheveux des la Rochejaquelein, des Guerry, et des Chabots. Enfants nous allions la regarder, au Parc Soubise dans la chambre d' "Henri IV ",
  • Et que d'autres objets précieux il faudrait évoquer ici... Mais je ne veux pas oublier ce prêt d'une personne qui a, par son art, contribué au succès de la journée : une caricature originale de Daumier sur l'élection de Julien de la Rochejaquelein à Bressuire, en 1868... Mais pour moi, le plus émouvant, c'étaient ces cheveux de la famille royale, relique sacrée pour les la Rochejaquelein.

Amblard de Guerry