La guerre
de Vendée débute par des succès :
- Victoire
de Bressuire, 2 Mai 1793
- Victoire
de Thouars, 5 Mai 1793
mais échec
devant Fontenay le 16 Mai 1793.
L'armée
se reconstitue et forte de plus de 30.000 hommes attaque et prend
Fontenay le 25 Mai.
C'est une grande victoire ; il y a peu de morts des deux côtés
mais les Vendéens font 3.000 prisonniers (Philbert Doré
Graslin dit 4.000).
Le manifeste ci-joint accompagne leur mise en liberté qui
sera effectuée le 28 Mai après les avoir tondus
pour les empêcher de reparaître en Vendée.
Le manifeste est signé de Bernard de Marigny et contre
signé par les autres chefs vendéens dont de la Rochejaquelein
fils. Le manuscrit original est la propriété du
Vicomte de Beaucorps.
28
Mai 1793
Messieurs,
Instruit par des gens de vos armées patriotes, qu'il leur
avait été ordonné de ne faire aucun prisonnier
de nos armées, si le sort des armes les faisait tomber
en vos mains, je me plais à vous donner connaissance de
cette dénonciation, et à vous prouver par votre
conduite envers la multitude que nous faisons en combattant contre
vous, quelle est celle que l'honneur et l'humanité rend
du cur vraiment français. D'après des principes
aussi sanguinaires que les vôtres, d'après ceux que
l'on emploie pour égarer les esprits, d'après les
menaces et exclamations horribles que vous lancez contre les chefs
des armées catholiques nous pourrions user de représailles
envers vos familles. Mais nos sentiments guerriers et religieux
nous commandent impérieusement de remplacer les crimes
que la révolution fait commettre par autant d'actes de
vertu.
Nous ne craignons ni menaces ni sentences atroces nous voulons
et nous espérons que soutenus par Dieu et la pureté
de nos sentiments nous triomphons de cette horde de factieux qui
ne.................................
........................plus la faculté de commettre des
crimes.
Vous habitants de Niort dont je suis comme de la plus part, vous
retrouverez le caractère d'honnête homme que j'ai
toujours eu.
Je rendrai à vos familles les pères qui leur sont
nécessaires toutefois que par le sort des armes ils tomberont
en mon pouvoir.
Jamais je ne serai barbare, et jusqu'à mon dernier moment
les prisonniers trouveront en moi un ami, un protecteur.
Lisez bien l'expression de mes sentiments, et concevez que les
plus honnêtes gens du royaume sont ceux qui combattent pour
la religion de leurs pères pour le rétablissement
du throne et pour la paix que malheureusement il faut obtenir
à coups de canon.
Les prisonniers que nous rendons à leur famille attesteront
nos vertus et nos bienfaisances ; et ceux que nous détenons
pourront vous exprimer un jour la douceur avec laquelle ils auront
été traités.
Je suis particulièrement et nous sommes en général
inébranlables dans nos principes ; tels sont les hommes
qui vous écrivent, et qui ne veulent que le bonheur de
tous les français.
Bernard
de Marigny
Commandant des armées catholiques et royalistes
La Rochejaquelein fils
Donissan
Lescure
Bonchamps
(3
signatures difficiles à déchiffrer dont une
ressemblerait à : Bernier)
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