BULLETIN 1989

L'ENSEMBLE DU CHATEAU DE LA DURBELIÈRE DATE DU XVE SIECLE.

Sur l'emplacement d'un édifice plus ancien, d'importants travaux furent entrepris entre 1440 et 1460 par la famille de Rorthais qui en était alors propriétaire. De cette époque il ne reste que la Tour à pans coupés à l'entrée des ruines et le mur d'enceinte avec ses échauguettes d'angles.
En effet, le château, passé par alliance dans la famille de Meulles, connut une importante restauration au début du XVIIè siècle. L'ancienne demeure, sans doute assez austère, fut remaniée et embellie.
On refit l'entablement des murs et l'encadrement des fenêtres.
La porte d'entrée du château, encadrée de pilastres, est surmontée d'un écusson avec la date de 1621. On remplaça les anciens ponts-levis par des ponts dormants et la terrasse bordant les douves fut décorée d'une balustre de style Louis XIII.
Dans la tour Nord Est se trouvaient deux chapelles superposées. On refit également le porche d'entrée qui porte la date de 1631, avec les Armes de Pierre De Meulles et de sa femme Renée de Rorthais.
Les anciens communs qui ferment la cour sur 80 mètres de long, devenus aujourd'hui bâtiments de ferme, s'achèvent à l'Ouest par une longue galerie ornée de colonnes et qui servait de manège.
A la fin du XVIIè siècle, 1679, La Durbelière fut transmise par alliance à la famille du Vergier de La Rochejaquelein.
C'est là que naquit le 30 Août 1772, Henri de La Rochejaquelein, futur Généralissime de l'Armée Catholique et Royale pendant les guerres de Vendée.
C'est dans la cour de La Durbelière, que le 13 Avril 1793, s'adressant à plusieurs centaines d'habitants des paroisses de Saint-Aubin-de-Baubigné et e nantes, venus le chercher pour lui demander de prendre leur tête , "Monsieur Henri " prononça les paroles célèbres :

"Si j'avance, suivez-moi,
Si je recule, tuez-moi,
Si je meurs, vengez-moi."

Durant les combats, qui ravagèrent la région en 1793 et 1794, le château de La Durbelière fut incendié à cinq reprises par les troupes républicaines du Général Westermann.
Les ruines de la Durbelière, qui appartiennent toujours aux descendants des de La Rochejaquelein, environnées d'étangs et d'arbres séculaires, conservent d'une manière vivante la mémoire d'un épisode tragique de l'histoire de notre pays.

François Arné