Sur l'emplacement
d'un édifice plus ancien, d'importants travaux furent entrepris
entre 1440 et 1460 par la famille de Rorthais qui en était
alors propriétaire. De cette époque il ne reste
que la Tour à pans coupés à l'entrée
des ruines et le mur d'enceinte avec ses échauguettes d'angles.
En effet, le château, passé par alliance dans la
famille de Meulles, connut une importante restauration au début
du XVIIè siècle. L'ancienne demeure, sans doute
assez austère, fut remaniée et embellie.
On refit l'entablement des murs et l'encadrement des fenêtres.
La porte d'entrée du château, encadrée de
pilastres, est surmontée d'un écusson avec la date
de 1621. On remplaça les anciens ponts-levis par des ponts
dormants et la terrasse bordant les douves fut décorée
d'une balustre de style Louis XIII.
Dans la tour Nord Est se trouvaient deux chapelles superposées.
On refit également le porche d'entrée qui porte
la date de 1631, avec les Armes de Pierre De Meulles et de sa
femme Renée de Rorthais.
Les anciens communs qui ferment la cour sur 80 mètres de
long, devenus aujourd'hui bâtiments de ferme, s'achèvent
à l'Ouest par une longue galerie ornée de colonnes
et qui servait de manège.
A la fin du XVIIè siècle, 1679, La Durbelière
fut transmise par alliance à la famille du Vergier de La
Rochejaquelein.
C'est là que naquit le 30 Août 1772, Henri de La
Rochejaquelein, futur Généralissime de l'Armée
Catholique et Royale pendant les guerres de Vendée.
C'est dans la cour de La Durbelière, que le 13 Avril 1793,
s'adressant à plusieurs centaines d'habitants des paroisses
de Saint-Aubin-de-Baubigné et e nantes, venus le chercher
pour lui demander de prendre leur tête , "Monsieur
Henri " prononça les paroles célèbres
:
"Si
j'avance, suivez-moi,
Si je recule, tuez-moi,
Si je meurs, vengez-moi."
Durant les
combats, qui ravagèrent la région en 1793 et 1794,
le château de La Durbelière fut incendié à
cinq reprises par les troupes républicaines du Général
Westermann.
Les ruines de la Durbelière, qui appartiennent toujours
aux descendants des de La Rochejaquelein, environnées d'étangs
et d'arbres séculaires, conservent d'une manière
vivante la mémoire d'un épisode tragique de l'histoire
de notre pays.
François Arné
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