BULLETIN 2006

Notes sur Jacques de Guerry, mari de Constance

Jacques Louis-Marie de Guerry de Beauregard 1756-1815

Avant la révolution : Chef de bataillon des Gardes de Monsieur, Comte de Provence - Chevalier de Saint Louis. Le 23 novembre 90 épouse Constance de La Rochejaquelein 1770-1827 sœur des généraux. Émigré en juillet 91. Enrôlé dans l'armée des Princes.
Restée à la Durbelière, Constance met au monde sa première fille, prénommée Constance le 30 octobre 91. Sitôt après elle rejoint son mari, accompagnée pour un temps de ses parents, frères et sœurs, à l'exception d'Henri. Ils se fixent à la Chenée, paroisse de Petite Benne à coté de Liège. Constance et son mari y restent 3 ans. Une seconde fille, Adélaïde y naît le 23 avril 94.
Les ressources financières s'amenuisent vite. Jacques a dû donner de l'argent à son beau-père qui veut partir en Angleterre et de là aux " Isles ". Il a maintenant à sa charge deux enfants et une partie de la famille des Chabot du Parc Soubise qu'il ne peut abandonner. Il doit se séparer de ses domestiques qui ont d'ailleurs proposé d'attendre son retour pour être payés de l'arriéré de leurs gages.
La Belgique étant de moins en moins sûre après la bataille de Fleurus on se rend à Ham en Westphalie et on y reste deux ans. Après quoi l'Allemagne étant envahie, ils repartent en toute hâte, cette fois pour Hongrie où ils trouvent une activité agricole chez l'évêque de GYÖR. Retour en France en 1802 après la naissance de la troisième fille Sophie.
À la Restauration Jacques reconstruit les Gâts. Il est nommé Conseiller de la préfecture à Bourbon Vendée, pendant les 100 jours, l'Interrègne, il est un des chefs de la révolte Vendéenne avec son beau-frère Louis de La Rochejacquelein. Il est mortellement blessé au combat d'Aizenay le 20 mai. Constance ne fut pas prévenue immédiatement et ne se rendit pas à Aizenay. L'aurait-elle voulu qu'elle n'aurait pu le faire. Elle n'aura connaissance qu'en janvier de l'année suivante des circonstances de l'enterrement de son mari et des frais qui avaient été réglés
entre temps par une amie, sur place.

Dans son journal, je relève à la date du 15 juin 1825 : " donné 35 livres 50 pour reprendre Biche ". C'était le nom de la jument de Jacques. Il la montait le jour du combat. Qu'était-elle devenue ?
On trouve aussi une lettre du Préfet de la Vendée qui accuse réception de l'abandon qu'a fait Constance de l'indemnité de Conseiller de préfecture de son mari pendant les 100 jours. Elle indique que cette action a été portée à la connaissance du Roi par le Ministre de l'Intérieur.
Enfin figurent au dossier les pièces relatives au transfert des cendres de Jacques Guerry de Beauregard d'Aizenay à Dompierre le 11 septembre 1839 soit 12 ans après le décès de Constance à la Boursière de Venansault,
chez sa fille Adélaïde de Chabot.
"Je reconnais devoir au nommé Jean Audureau, natif de la paroisse de Chavagnes, département de la Vendée, la somme de cinq cent seize livres tournois pour prix de la moitié de ses gages que les circonstances m'ont empêché de lui payer en entier et que je m'oblige de lui payer à mon retour chez moi ledit département de la Vendée comme j'en suis convenu avec lui au mois de mai 1794 lui ayant remis, d'après nos conventions, l'autre moitié argent comptant.
Fait à Hamm le vingt 8bre mille sept cent quatre-vingt-seize. Guerry de Beauregard
"

"Bourbon-Vendée le 16 janvier 1816
Préfecture de la Vendée
Secrétariat général
A Madame Veuve Guerry de Beauregard
Madame,
Son Excellence le Ministre de l'intérieur à qui j'ai rendu compte de votre généreux abandon que vous avez fait de l'indemnité à laquelle avait droit feu Monsieur de Beauregard votre époux comme conseiller de Préfecture, vient de me faire connaître qu'il a remarqué avec intérêt ce sacrifice auquel donnent encore plus de prix les malheurs que vous avez éprouvés pour la cause auguste et sacrée de nos Rois et que sa majesté à qui il en a rendu compte en a été touchée.
Telles sont les expressions que Son Excellence m'a chargée d'avoir l'honneur de vous transmettre. Madame permettez-moi d'y joindre l'hommage du respect avec lequel je suis, Madame, votre très humble et très obéissant serviteur.
Le Préfet de la Vendée
Chevalier de la Légion d'Honneur
"

Lettre de Madame Gourdon contenant les quittances des frais funéraires de Monsieur de Beauregard
"À Aizenay le 1er Janvier 1816
Madame,
Je m'empresse de répondre à la seule des lettres qui m'est parvenue. Je vous l'aurais fait plutôt si j'eusse été à Nantes au moment de sa réception ; j'ai attendu pour le faire à avoir fait venir les notes que vous désirez avoir pour me payer ce que j'ai déboursé pour vous. Vous les trouverez ci-jointes et verrez qu'ils se montent à la somme de cent six livres dix sols que vous pourrez compter quand bien vous semblera à L'hériteau mon métayer demeurant au gué du Bois. Ne me parlez point de reconnaissance à cet égard. Je désirerais en avoir mérité dans une circonstance plus heureuse. Bornez vous seulement à croire que je serai toujours disposée à l'occasion à vous obliger et me croyez, avec une parfaite considération, Madame, vous être humble et obéissante servante. "
"Je reconnais avoir reçu de Madame Gourdon la somme de soixante-treize livres dix sols pour les frais de la sépulture de Monsieur Jacques Guerry de Beauregard
A Aizenay le 23 mai 1814 Roy
"