On sait que sa vie fut un calvaire car il passait son temps à s'endetter pour le Baconnais sans pouvoir rembourser. Ci-joint un article transmis par notre cousin Bergeron :
"Edouard Victurnien Colbert, Marquis de Maulévrier (1754-1839) était au début de la Révolution, ministre plénipotentiaire du Roi Louis XVI auprès de l'Archevêque de Cologne.
Disposant d'une importante fortune, il vint en aide à de nombreux émigrés qui s'en allaient combattre dans l'armée des Princes.
C'est ainsi qu'il prêta le 22 septembre 1792 au Marquis de la Rochejaquelein, avant que celui-ci ne quitte le service pour passer à Londres puis à Saint-Domingue avec une partie de sa famille, 1200 livres. Cette dette fut directement remboursée après son décès survenu en 1802.
Ne parlons pas de la part d'Henri, mort au combat en 1794. Celle de Louise fut réglée avant son décès à Maulévrier en 1847, celle de Lucie le fût après son mariage avec Charles de Rieux Songy en 1822, celle d'Auguste le fût par son épouse Félicie de Duras en 1829. Les comptes de Louis et d'Anne de Beaucorps qui demeuraient au loin, à Bordeaux, Orléans ... n'ont pas encore été apurés. A l'heure actuelle, et sans capitaliser, les intérêts s'élèveraient pour chaque part à 1.095.086 frs Bérégovoy (1992).
Edouard Victurnien ne fut pas seulement le banquier des émigrés mais celui de Rhénans célèbres comme le Comte, futur premier Prince, de Metternich.
Ne prenant pas part lui même aux combats, il jouera un rôle diplomatique considérable, se déplaçant sans cesse de Cologne à Bruxelles, Amsterdam, Merdelberg, Arntreim et Munster, n'hésitant pas à se rendre sous un déguisement et plusieurs fois à Versailles et à Paris sous la terreur pour y voir sa mère qui devait être emprisonnée et traînée à la guillotine dans la dernière charrette avant l'arrestation de Robespierre.
Sa femme, Anne de Quenfo de Cressolle Temfrédec, disparut mystérieusement à Bruxelles le 3 octobre 1792 au cours de l'invasion des Pays Bas. Ses enfants furent élevés par leur gouvernante, soeur de son garde chasse Stofflet et par sa belle-soeur, Anne Marie Antoinette Paris, dont il eut une fille le 6 octobre 1794 et qui mourut de consomption à Munster deux ans après : "obut et vixit orans et amans".
Il revint d'émigration en 1802, habiter son hôtel de la rue du Bac à Paris, corrompit Touché pour que son fils Charles ne fut pas enrôlé dans l'armée de Bonaparte, comme les trois Colbert de la branche aînée, se remaria en 1812 avec la sémillante Pauline de Maigné (1778-1861) rebâtit Maulévrier et fut fait Maréchal de camp par Louis XVIII.
Une de ses deux filles est restée célèbre : Juliette, qui épousa le Marquis de Faletti de Barolo en Piémont, devint l'amie de Bosco et de Silvio Pellico et joua un grand rôle dans le Risorgimento. Son procès en béatification est en cours.
Ses deux filles, dernières du nom épousèrent chacune un descendant de Constance de la Rochejaquelein.
* Jeanne (1839-1906) : Raymond, Vicomte de Chabot
* Marguerite (1841-1885) : Marie-Joseph de Guerry, Marquis de Beauregard et de Hillerin
Le frère de notre héros, Edouard Charles (1758-1820) entra dans la marine, fit la guerre d'Indépendance, émigra en 1791, prit part au débarquement de Quiberon, en réchappa à grand peine et gagna Maulévrier où il fut aide de camp de Stofflet pendant l'armistice qui suivit les traités de la Mabelais et de Varade. La trêve eût-elle été respectée, une clause de ce dernier traité, exigée par Stofflet et acceptée, sauvegardait tous les biens de Colbert et faisait du Marquis de Maulévrier une sorte de gouverneur d'une Vendée autonome.
Il retourna ensuite aux Amériques et séjourna en Pensylvanie à Azylum où avait été construite la "Maison de la Reine" pour y recevoir la Reine après son évasion !
Nommé contre-amiral à la Restauration il fût élu député en 1815. Ses descendants, les Leusse sont Cincinnati."