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BULLETIN

L’EDUCATION MILITAIRE DE MONSIEUR HENRI

1) L’ECOLE ROYALE MILITAIRE DE SOREZE

 
AbbayeAu cœur du triangle Toulouse, Albi et Carcassonne, Sorèze cité de 2800 habitants, est bâtie sur une jointure entre la plaine du Lauragais et l’un des derniers contreforts de la Montagne Noire, de part et d’autre de la vallée de la Sor dont elle tire son nom. C’est une halte privilégiée sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle. A proximité se situe la petite ville de Revel, plus connue par son lac de Saint Ferréol, ouvrage remarquable créé par Pierre Paul Riquet pour alimenter le canal du Midi.
 

 Le nouveau ministre de la Guerre, le Comte de Saint Germain, entreprend la réforme de l’armée française afin d’assurer un enseignement de base aux officiers. En 1776, le roi Louis XVI supprime l’école royale militaire de Paris devenue beaucoup trop onéreuse et douze écoles sont ouvertes en province. L’école des Bénédictins Mauristes de Soréze est transformée le 28 mars 1776 en Ecole Royale Militaire.


 Le nombre des élèves va croissant : de cent élèves en 1760, ils sont trois cent quatre vingt à la veille de la Révolution ; l’éducation et l’enseignement de Sorèze en font l’école royale militaire la plus importante. Au recrutement local et régional succède un recrutement international, et venant d’au-delà des mers, de riches fils de planteurs des îles, des Antilles ou de La Havane fréquentent Sorèze. La prospérité des ports de Bordeaux et de Nantes n’est pas étrangère à la renommée de l’école.

 L’acquisition des bases de la lecture et de l’écriture est primordiale. Les élèves apprennent à lire en français et non plus en latin. C’est un art de bien savoir écrire. Les langues vivantes apparaissent en 1761 l’anglais, l’allemand puis l’italien et l’espagnol.

 Les élèves étudient le maniement des armes suivant l’ordonnance du roi. Les religieux bénédictins ont toujours privilégié l’exercice du sport et l’éducation physique. Aux séances de déclamation succèdent les « exercices du corps » et l’escrime est enseignée dés 1765. Sorèze dispose d’une piscine : l’Ecole est le seul établissement à posséder un bassin de natation au XVIII iéme siècle. « Tous les élèves sont exercés à la nage avec toutes les précautions qu’exigent la sûreté et la décence. »

 Des règlements établis et remaniés au cours de la longue histoire de l’établissement montrent que les journées sont bien remplies, que la toilette est toujours à l’eau froide, que les cours alternent avec les heures d’études.


CourJournées de travail qui commencent à 05h00 avec le petit déjeuner au pain sec et la prière à la chapelle puis se suivent : étude, recréation, cours, inspection et déjeuner au réfectoire, 1 heure de détente puis cours jusqu’à 19 heures et se terminent par le dîner et la prière à la chapelle et enfin le dortoir, dans une chambre exiguë, après l’appel nominal des élèves dont les divisions comptent sept à huit élèves. 

Les mercredis et dimanches sont jours de détente, avec un peu plus de présentation, et l’étude des arts d’agréments précède la grande parade, et surtout, la grande promenade. Les jours de fête et dimanches l’horaire est un peu spécial, la grand messe et le chant des vêpres encadrant récréation et détente. 

Chaque semaine les notes sont proclamées à la Dominicale et chaque mois, le classement permet de dresser le tableau d’honneur. Les élèves gradés ont une certaine autorité, croix et galons font partie des récompenses distribuées.

Les vacances, au XVIII iéme siècle, n’existent pratiquement pas, ou plus exactement elles se prennent dans l’école, dés les premiers jours de septembre jusqu’au début novembre.

A partir de 1776 tous les élèves des écoles militaires du Royaume ont également un uniforme, un habit de drap bleu doublé de rouge, avec parements assortis à la doublure, les boutons sont aux armes de l’Ecole Militaire de Paris.

            La nourriture a toujours été abondante ; en particulier, les repas des jours de fête sont copieux. « Au dîner, la soupe précède le bouilli ou le rôti, suivent une entrée et un dessert ; le soir, deux plats de viandes, d’œufs ou de légumes, du vin trempé d’un tiers d’eau, une demi-livree de pain à déjeuner et à goûter »

2) HENRI A SOREZE

Au début de l’automne 1783, Henri quitte le Poitou et son bocage pour rejoindre le collège de Sorèze.

Le marquis de La Rochejaquelein désirait que son fils reçoive une éducation soignée et une solide instruction. L’enfant est donc inscrit à l’Ecole Royale Militaire. Son tempérament eut certainement bien du mal à s’adapter à la rigueur du climat et à la discipline en vigueur dans l’Ecole.

Il reste à Sorèze durant trois années de 1782 à 1785.
Vue*

Henri ne semble pas attiré par les études, il ne suit qu’un cours chaque année, celui d’histoire, il n’est pas inscrit à l’école d’équitation et son nom ne paraît dans aucune autre classe. Les cahiers d’Exercices mentionnent :

1783 : classe de 6 iéme, 1ere division. Les élèves de cette classe doivent expliquer des pages de «  Selectae e profanis scriptribus hïstoriae » et donner l’explication des termes propres à la géographie, les noms et les positions des différentes mers et connaître la division de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique.

1784 : classe de 5iéme, élève de la 2iéme division. Les élèves de cette classe continuent d’apprendre le Catéchisme de Fleury et lors des examens de septembre doivent pouvoir traduire des fables de Phèdre et de « de viris illustribus »par Cornelius Nepos.

1785 : classe de 4 iéme élève de la 1 ére division. Les écoliers de cette classe traduiront les dix Eglogues de Virgile, les Commentaires de César sur la guerre des Gaules, ils seront interrogés sur certaines parties du cours dispensé tout au long de l’année, en particulier sur l’Histoire de la République romaine, depuis Romulus jusqu’à la décadence et la ruine de l’Empire romain.

Buste LRJ

L’enfant n’aimait pas la lecture, mais un livre le passionnait : la vie de Turenne. Le jeune Henri n’obtient aucun prix ni accessit. Il paraît peu probable qu’il ait passé à Sorèze un brevet de sous-lieutenant. Il est âgé seulement de treize ans et ses études ne l’ont guère préparé à cet exercice.
A l’automne 1785, le jeune Henri est attaché au régiment de Royal-Cavalerie Pologne basé à Niort.

           Lors de la visite de l’abbaye-Ecole de Sorèze, nous pouvons visiter, entre autre, la salle des Illustres où se trouve une centaine de bustes : La Pérouse, le maréchal de Belle-Isle et un buste d’Henri de La Rochejaquelein, buste qui est signé : Fourcade, 1858.


François Brillaud de Laujardière

Vous pouvez également consulter l'article très interessantde la congrégation Mauriste :  http://mauristes.org/spip.php?article125&id_document=226

Les photos sont l'oeuvre de Michèle Lévy que nous remercions.

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